Redécoupage des circonscriptions fédérales de 2022

Audience publique Winnipeg, Manitoba (hôtel Fort Garry) 7 septembre 2022 – 19 h

Liste des intervenants

La présidente (madame la juge Diana M. Cameron) : Je déclare ouverte cette séance publique.

Good evening, bonsoir, tansi. Je m'appelle Diana Cameron et je suis juge à la Cour d'appel du Manitoba. Ce soir, cependant, je suis ici en ma qualité de présidente de la commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour la province du Manitoba.

Ce soir, des services d'interprétation simultanée vous sont offerts. Si vous ne comprenez pas la langue officielle utilisée par la personne qui parle, je vous invite à vous rendre là où se trouve l'équipement audiovisuel et à prendre un casque d'écoute qui vous permettra de suivre nos travaux dans la langue de votre choix.

Si vous voulez vous adresser aux membres de la commission en français, vous pouvez le faire. Le choix demeure le vôtre.

Je vais commencer par vous présenter les deux autres membres de la commission : M. Paul Thomas, professeur émérite en études politiques à l'Université du Manitoba, et Mme Kelly Saunders, professeure agrégée de sciences politiques à l'Université de Brandon.

Nous sommes également accompagnés ce soir du secrétaire de la commission, M. Kevin Young, le monsieur en chemise blanche. Il va vous chronométrer. C'est lui qui veille à ce que les travaux de la commission se déroulent rondement, à ce que tout soit en ordre et à ce qu'on reste dans les limites du mandat qui nous a été confié.

Nous avons également avec nous Eric Diotte, qui nous est prêté par le bureau d'Ottawa d'Élections Canada. Il est notre expert géographique et notre statisticien. C'est aussi lui qui nous assiste dans tous les aspects techniques et numériques du processus de cartographie, et nous apprécions grandement son expertise. Et merci à vous deux.

Mais je tiens également à vous remercier tous ici ce soir pour votre participation à cet important processus démocratique. Qui dit démocratie dit droit de vote, et celui-ci puise sa source dans notre Constitution. Il existe un autre aspect tout aussi important du droit de vote, à savoir que chaque vote doit être relativement égal à tous les autres; c'est ce qu'on appelle la parité relative du pouvoir électoral.

La Cour suprême du Canada a utilisé le terme « parité relative » parce que nous savons tous que la parité absolue est inatteignable. Il est impossible de tracer des lignes de démarcation qui garantissent exactement le même nombre d'électeurs dans chaque circonscription.

Il est bon de rappeler que la commission est indépendante et constitue un tribunal impartial. Nous tirons notre mandat de la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales, et cet exercice implique que nous devons demeurer non partisans. Cela ne veut pas dire, cependant, que nous décourageons nos députés d'apporter leur contribution. En fait, la Loi dit à son paragraphe 19(1.1) que tout membre du Parlement peut présenter des observations à ces audiences publiques. Nous encourageons donc les députés à le faire, étant donné qu'ils ont une connaissance intime des diverses communautés qu'ils servent; leurs points de vue sont importants.

Certains des intervenants de ce soir pourraient également avoir certaines attaches politiques. Bien entendu, nous ferons également bon accueil à leurs commentaires et suggestions. Cependant, ce que nous n'accepterons pas et ce à quoi nous résisterons, c'est toute tentative de manipulation des circonscriptions visant à favoriser un parti politique plutôt qu'un autre, ce qu'on appelle souvent le charcutage électoral.

Le processus de délimitation a été et continuera d'être guidé par les principes énoncés dans la Loi et les arrêts de la Cour suprême du Canada, le principal critère étant : dans la mesure où cela ne nuit pas à une représentation effective, la population de chaque circonscription doit être aussi près que raisonnablement possible de la moyenne provinciale. Cette moyenne pour notre province est de 95 868 personnes par circonscription. Nous avons également essayé de respecter les communautés d'intérêts, les modèles historiques et, dans la mesure du possible, les anciennes limites des circonscriptions.

Je n'en ai plus que pour quelques minutes.

Nous avons dit que cette commission était indépendante et impartiale. Mais nous avons également une obligation envers vous, celle de vous expliquer le pourquoi et le quoi, c'est-à-dire vous expliquer pourquoi nous avons fait ce que nous avons fait dans notre proposition. Dans cette proposition, nous avons établi trois lignes directrices fondamentales que nous avons décidé de suivre d'entrée de jeu pour nous aider dans notre processus de prise de décision. En plus des facteurs tels que la communauté d'intérêts et les conditions géographiques particulières, les trois lignes directrices sont les suivantes : fourchette d'écart de 10 % – donc, dans la mesure où cela ne nuit pas à une représentation effective, nous voulions que toutes les circonscriptions aient un écart maximal de 10 %, ce qui signifie qu'il fallait essayer de maintenir la population des circonscriptions dans une fourchette allant de moins 5 % à plus 5 % de la moyenne provinciale.

Ensuite, les projections d'accroissement démographique. La Cour suprême du Canada a statué qu'une commission pouvait tenir compte des projections de croissance démographique. Comme les limites seront fixées pour 10 ans, nous voulions nous assurer que, dans la mesure du possible, chaque circonscription allait demeurer dans cette fourchette de plus ou moins 5 % pendant cette période. Nous avons donc pris en compte de notre mieux l'accroissement démographique futur.

Enfin, ne pas diviser les collectivités. Nous voulions, dans la mesure du possible, respecter l'intégrité territoriale dans certaines entités. Nous avons essayé d'éviter de diviser nos municipalités, nos communautés autochtones et nos zones désignées bilingues.

Pour faire participer la population autant que possible au processus, nous l'avons invitée à nous présenter des mémoires avant la préparation des cartes qui se trouvent dans notre proposition. La Loi ne nous y obligeait pas, mais nous avons décidé de le faire afin d'obtenir une plus grande participation citoyenne. Je peux vous dire que nous avons reçu plusieurs mémoires avant de rédiger notre proposition. Ils nous ont été des plus utiles et, en fait, nous avons inclus bon nombre des suggestions qu'ils comportaient dans notre rapport.

Nous avons ensuite rendu notre proposition publique et invité la population à nous dire ce qu'elle en pensait. Et c'est pourquoi nous sommes ici ce soir.

Notre proposition n'est pas gravée dans la pierre. Ce n'est pas notre rapport final. Nous n'allons pas juste faire semblant de vous écouter ce soir. Ce serait injuste envers vous et injuste envers le processus. Nous étudierons toutes les suggestions. Nous examinerons ensuite toutes les suggestions dans leur ensemble.

On le sait, pour modifier une circonscription électorale, il faut forcément en modifier une autre. Et lorsque c'est un changement majeur qui est apporté, souvent ce changement frappe de proche en proche les autres circonscriptions. Aussi devrons-nous examiner l'effet cumulatif de ce qui est proposé.

À la suite des audiences, la commission préparera et publiera son rapport final qui établira une nouvelle délimitation, soit les nouvelles limites des circonscriptions et les éventuels nouveaux noms de circonscription.

Alors, ce soir, notre rôle est de vous écouter, et non de dialoguer ou de débattre avec vous. Si nous ne sommes pas sûrs de bien comprendre ou ne savons pas exactement ce qu'un intervenant propose, nous demanderons des éclaircissements.

Nous avons reçu 11 demandes de prise de parole ce soir. Si chaque personne prenait ne serait-ce que 30 minutes pour parler, nous serions ici jusqu'au petit matin, ce qui n'est tout simplement pas raisonnable. Ainsi, les limites de temps permettent à chacun d'avoir la possibilité de s'exprimer. Par conséquent, je demanderai que la présentation de chacun soit limitée à 10 minutes ou moins afin de laisser suffisamment de

temps à tous ceux qui se sont inscrits pour prendre la parole. Si vous parlez encore après huit minutes, notre secrétaire lèvera le doigt et vous fera savoir qu'il vous reste deux minutes, et il vous fera signe après 10 minutes.

Pour ceux qui ont eu la gentillesse de nous transmettre un mémoire avant les audiences d'aujourd'hui, je tiens à vous assurer que nous les avons tous lus et que nous en avons une copie devant nous. Si vous estimez que vous n'êtes pas en mesure de présenter toutes les informations que vous vouliez dans le temps imparti, nous vous demandons de nous fournir toute information supplémentaire par écrit dans les 10 jours suivant cette audience, et je vous remercie à l'avance de votre coopération en la matière.

Sachez également que toutes nos audiences publiques sont enregistrées sur bande audio; les enregistrements seront mis à disposition sur le site Web, avec leur transcription, pendant la durée des travaux de notre commission. Pour ceux d'entre vous qui viennent tout juste de déposer un mémoire, il sera également mis en ligne sur notre site Web, et tous les mémoires, sans distinction du moment où ils sont transmis à la commission, sont mis en ligne sur notre site Web, qu'un exposé ait été fait ou non devant la commission.

Je tiens donc à vous remercier d'avance pour votre coopération. La commission a décidé que l'ordre des intervenants serait déterminé par l'ordre dans lequel nous avons reçu l'avis de leur intention de faire un exposé. S'il reste du temps, nous pourrons, à notre discrétion, entendre les personnes présentes, d'abord, celles qui n'ont pas encore fait d'exposé, puis nous déciderons à notre discrétion par la suite.

J'aimerais donc inviter la première personne, M. Steven Fletcher, à venir prendre la parole.

Merci.

Peut-on s'occuper du micro?

Nous allons lire la liste des personnes qui interviendront dans l'ordre dans lequel elles prendront la parole.

Voici : Steven Fletcher, Diane Froelich [au son], Kiernan Szuchewycz (désolée si j'ai écorché votre nom), Jae Eadie, Vaibhav Varma, James Bezan, Lori Schellekens, Haojun Li, Hannah Marshall et Terry Duguid.

Merci.

Steven Fletcher : Merci beaucoup, et je voudrais remercier la commission de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.

J'ai transmis à la commission un rapport détaillé sur sa proposition et je ne vais pas vous en faire la lecture ici, mais simplement m'arrêter à certaines choses que la commission doit savoir pour prendre les bonnes décisions, basées sur les faits.

Le rapport de la commission fait référence à ce qu'elle appelle la région de Winnipeg, mais tout le monde n'a pas la même idée de ce que cela représente; par exemple, certaines personnes pensent qu'il s'agit des 18 municipalités environnantes – je sais que M. Thomas a participé à de nombreuses initiatives à ce sujet, toute la question de l'organisation des municipalités, et je comprends.

Mais Statistique Canada ne considère pas ces 18 municipalités comme étant l'administration régionale. L'annexe A du document que je vous ai transmis contient une carte de ce que le gouvernement fédéral considère comme la région métropolitaine et, donc, cette logique d'inclusion de Cartier et de Saint-François-Xavier dans la circonscription, je cite, de l'ouest de Winnipeg (Winnipeg-Ouest) est en porte-à-faux avec la réalité. Ces deux localités ne devraient pas faire partie de la même circonscription que Winnipeg.

La question de la nature bilingue, de la désignation bilingue de Cartier et de Saint-François-Xavier, eh bien, il n'y a aucune explication de ce que c'est. Il n'y a pas –

La présidente : Monsieur Fletcher, effectivement nous avons remarqué cela dans votre mémoire, et je veux juste vous expliquer que quand on parle de régions désignées, il s'agit des régions qui ont été désignées dans le rapport Chartier comme ayant droit à des services en français.

Alors je voulais simplement préciser ce point.

S. Fletcher : Oh, oui, parfait. J'espère que votre intervention n'a pas empiété sur mon temps.

Cependant, j'ai quand même indiqué les données fournies par Statistique Canada sur la population, la langue maternelle et le nombre de personnes bilingues pour ces deux secteurs, ainsi que pour Rosser et la circonscription de Charleswood–St. James–Assiniboia elle-même, et on parle ici de zéro à 200 personnes à tout casser. Et Statistique Canada, quand il s'agit de langue, il est difficile de s'y retrouver dans leurs statistiques, je vous l'accorde.

Quoi qu'il en soit, dans ce cas-ci, pour le secteur de Charleswood, de St. James, la région de l'ouest de Winnipeg, ce n'est pas une question qui devrait entrer en ligne de compte dans la prise de décision sur les limites des circonscriptions fédérales.

En ce qui concerne – d'est en ouest : la commission doit se demander si les casernes Kapyong devraient être dans Winnipeg-Centre-Sud ou dans la nouvelle circonscription. C'est juste que la limite de la municipalité régionale de Tuxedo était Edgeland, qui était à l'ouest des casernes Kapyong. Et donc ça a une signification historique et peut-être faudrait-il y réfléchir. Il y a peut-être des infrastructures et d'autres choses invisibles qui pourraient influer sur l'inclusion de Tuxedo dans la circonscription, oui, d'accord. Vous voyez ce que je veux dire, s'il y a le même genre d'écoles secondaires, de clubs communautaires, ça ne me pose aucun problème. En allant vers l'ouest maintenant : Headingley, oui, ça va.

Cependant, si on veut y ajouter une population pour rapprocher la circonscription de la moyenne provinciale, il semblerait plus approprié de se tourner vers les circonscriptions déjà surdimensionnées dans la proposition. Je les ai indiquées dans mon mémoire; il s'agirait donc de prendre un petit morceau de Winnipeg-Sud, peut-être autour du secteur de Lindenwoods ou au nord de Wilkes entre le chemin de fer, cela fournirait facilement 3 000 personnes et compenserait la surpopulation de ce secteur, et les enfants vont de toute façon dans les mêmes écoles, clubs communautaires et ainsi de suite.

Une autre possibilité est d'inclure Oak Bluff, par exemple, qui ressemble à Headingley, et qui fait deux kilomètres carrés et demi avec environ 1 000 personnes le long de la route périphérique. Ceux d'entre nous qui vivent au Manitoba connaissent la question de la périphérique; en effet, il semble y avoir une tension concernant tout ce qui se trouve à l'intérieur de la périphérique et tout ce qui se trouve à l'extérieur. Or il y a quelques localités qui pourraient faire la soudure. Oak Bluff et Headingley en sont deux exemples. Il serait donc très raisonnable de les mettre dans la même circonscription.

Si vous devez absolument – en fait, la seule municipalité régionale autre que Headingley dans son intégralité qui pourrait convenir ici serait Rosser, car elle fait partie de la région métropolitaine de Winnipeg, selon le gouvernement fédéral. Et une partie de Rosser se trouve à l'intérieur de la périphérique. Et il y a des points communs : les infrastructures, CentrePort, l'aqueduc, l'aéroport, etc.

Mais il ne faudrait pas aller plus loin que cela. La thématique est vraiment importante. Elmwood et Transcona étaient des municipalités autonomes. Pareil pour Kildonan et St. Paul. Tout comme Saint-Boniface et Saint-Vital. C'est pourquoi on a appelé ces circonscriptions comme ça. Changer le nom de la circonscription de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley pour celui d'Ouest de Winnipeg (Winnipeg-Ouest) n'est ni pratique ni concis, et cela ne respecte pas le patrimoine de la région. Chacune de ces localités a déjà été une municipalité régionale autonome, et il y a beaucoup d'autres très bons noms qui pourraient être utilisés.

Bien sûr, il y a Portage–Lisgar – vous savez, c'est un excellent nom pour une circonscription, mais, vous savez, Lisgar, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de ville qui s'appelle comme ça. Mais, comme je le dis dans mon mémoire, le nom de Lisgar est extrêmement important. Donc, on pourrait se servir du nom non seulement pour aider les gens à établir des liens avec la région, mais aussi pour leur apprendre des choses sur leur région, s'il y a un redécoupage.

Et le nom est tellement important. Par exemple, si on disait des gens de Headingley – ou même de Cartier – qu'ils sont dans l'ouest de Winnipeg, il y aurait une émeute. Ils ont tout fait pour s'assurer qu'ils n'étaient pas considérés comme des Winnipégois, et ceux qui ne vivent pas à Winnipeg ne se sentent vraiment pas winnipégois.

Et, encore une fois, nous voulons une circonscription, ou plutôt des noms de circonscription qui encouragent la participation, qui relient les gens à la circonscription. La seule personne (parce qu'en fait, il n'y a pas de véritable raison pratique pour en changer), la seule personne, dis-je, qui n'aime pas les longs noms, c'est le

président de la Chambre des communes. C'est la seule personne. Le nom de la circonscription doit parler aux gens. Et cela s'applique à n'importe quelle circonscription – et tout dépend des nouvelles limites, bien sûr. Mais Headingley devrait figurer dans le nom de la circonscription; on pourrait peut-être l'appeler Parc Assiniboine–Headingley. Je crois que le parc Assiniboine est historique. Ce nom rassemble toutes les communautés dont nous avons parlé et il est cohérent avec les noms d'autres circonscriptions et d'autres endroits.

Dans les documents que j'ai transmis à la commission, je suis vraiment allé dans le détail et j'ai formulé plusieurs recommandations. Je suis heureux de voir qu'elles seront mises en ligne sur le site Web, et je pense qu'il est vraiment important de garder Winnipeg dans Winnipeg et, vous savez, peut-être pourrait-on y intégrer certaines municipalités régionales adjacentes, comme Oak Bluff ou Elie ou, pourquoi pas, la ville de Saint-François-Xavier.

Mais aller du boulevard Kenaston jusqu'au bout de, enfin, jusqu'aux abords de Portage la Prairie est une absurdité et ne serait tout simplement pas accepté, alors – bon, il faudrait l'accepter parce que vous avez ce pouvoir – mais ce serait tout à fait inapproprié pour toutes les raisons que j'ai exposées dans mon rapport.

Alors, Mesdames et Messieurs, merci pour votre temps et je suis ravi d'avoir eu l'occasion de vous présenter mon mémoire; j'aurais maintenant quelques questions à vous poser.

En ce qui concerne l'endroit dans votre rapport où il est dit que Saint-François-Xavier et Cartier se trouvent désormais dans la région de Winnipeg, qu'entendez-vous par « désormais »? Ces deux villes ont toujours, selon certaines définitions, fait partie de la région, mais votre formulation laisse entendre que quelque chose a changé alors qu'en fait, rien n'a changé. Et ça n'a aucun rapport de toute façon, parce que le gouvernement fédéral ne reconnaît pas ces villes comme faisant partie de la région métropolitaine.

L'autre question a trait à la dénomination. Eh bien, peut-être, vous savez, quiconque de l'extérieur de Winnipeg – mais vous savez quoi? Je vais en rester là : Gary Doer a dit à M. Thompson [au son] il y a de nombreuses années, lorsque ce dernier est devenu président de l'autorité ou de l'association municipale régionale, que s'il pouvait amener ces circonscriptions ou ces municipalités régionales à travailler ensemble, il s'arrangerait pour qu'il aille au Proche-Orient pour y mettre de l'ordre. La commission de délimitation ne devrait pas mettre le doigt dans l'engrenage de la politique et des divisions locales, mais c'est ce qu'elle fait dans son rapport, si j'ai bien lu, sous couvert d'unité, de points communs et de participation.

Merci beaucoup.

La présidente : Merci beaucoup.

S. Fletcher : Et quelle est votre réponse à ma première question?

La présidente : Eh bien, nous n'avons pas été en mesure de trouver le passage dans le rapport pour l'instant, alors nous allons prendre la question en délibéré. Soit nous vous répondrons par courriel, soit... et nous mettrons... et... ou j'aurai peut-être l'occasion de consulter le rapport avant la fin de la soirée pour savoir exactement où se trouve la référence.

S. Fletcher : Le passage est également cité dans mon rapport.

La présidente : Oui, j'ai vu cela aujourd'hui, mais je ne suis pas retourné voir dans notre proposition où c'était écrit cela.

Merci.

Maintenant, Kiernan Szuchewycz. Je suis désolée si j'ai estropié votre nom. Toutes mes excuses. En fait, vous pouvez, pour être plus à l'aise, remonter la chaise, ou vous tenir debout, si vous préférez.

Kiernan Szuchewycz : Je serai très bref. Bon.

Bonsoir. Donc, je m'appelle Kiernan Szuchewycz.

La présidente : Szuchewycz?

K. Szuchewycz : C'est exact.

La présidente : Merci.

K. Szuchewycz : Et je suis juste ici au nom du Longest Ballot Committee, et j'ai une très brève proposition à vous faire aujourd'hui. Et c'est dans l'intérêt de la réconciliation que de rebaptiser la circonscription de Saint-Boniface, pardon, Saint-Vital, pour lui donner le nom de Louis Riel.

Je ne vais pas vous raconter toute sa vie, mais il est né à Saint-Boniface et c'était la principale – en fait, la circonscription qu'il a remportée était plus grande et s'appelait Provencher, et il y a été élu plusieurs fois comme député indépendant, mais la circonscription dont il est question maintenant, c'est là où résidait la plus grande partie de la population quand il a été élu. Et je pense que, par souci d'équité et de réconciliation, un changement de nom est justifié.

Merci beaucoup.

La présidente : Merci.

Très bien, maintenant, Jae Eadie?

Jae Eadie : Je pense que vous pourrez bien m'entendre, Madame la Présidente et Madame et Monsieur les Commissaires.

Je vous ai envoyé une copie écrite de mon, enfin, de ce que je vais vous présenter ce soir. Je ne vais pas le lire mot pour mot, mais je vais m'y référer.

Tout d'abord, je m'appelle Jae Eadie. J'habite sur l'avenue Assiniboine dans la localité de St. James, qui fait malheureusement partie depuis bien trop longtemps de Winnipeg-Centre et qui devrait plutôt faire partie de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley ou de la nouvelle circonscription proposée de Winnipeg-Ouest, qui porte mal son nom, comme quelqu'un l'a déjà dit.

Je vais commencer par exprimer officiellement mon opposition, encore une fois. C'est la troisième fois que je me présente devant une commission de délimitation. Je m'oppose une fois de plus à la décision arbitraire de la commission de fixer le seuil de tolérance à plus ou moins 5 %. Vous savez probablement que le paragraphe 15(2) de la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales accorde aux commissions de délimitation une grande latitude; elles peuvent en effet aller jusqu'à plus ou moins 25 %.

Je suis porté à croire que la raison pour laquelle le Parlement a adopté cette disposition était de donner aux commissions de délimitation une marge de manœuvre suffisante, lors de la délimitation des circonscriptions, pour qu'elles puissent garder dans la même circonscription les localités ayant des liens historiques ou des similitudes.

Les députés qui ont rédigé cette loi représentent des collectivités. Ils savent ce que c'est que de ne pas séparer les localités. Le secteur dont je vais vous parler, je l'ai représenté pendant 26 ans à l'hôtel de ville de Winnipeg, et je sais ce qu'est une collectivité. Et le secteur dont je vais vous parler, c'est la localité de St. James – et j'ai joint une carte, je vais vous l'expliquer dans un instant – qui n'a jamais fait partie de ce que vous appelez Winnipeg-Centre; absolument jamais.

Mais je veux juste exprimer publiquement mon opposition à votre décision arbitraire de fixer le seuil de tolérance à 5 % alors que la Loi donne à toutes les commissions une latitude beaucoup plus grande, celle d'aller jusqu'à 25%, et cela pour une bonne raison.

Je vais maintenant vous parler de la localité de St. James. J'ai joint une carte au texte de mon exposé, mais la localité est délimitée à l'est par la rue St. James, au nord sur St. James par Dublin, à l'ouest sur Dublin par le prolongement nord du chemin Ferry, au sud sur le chemin Ferry par la rivière Assiniboine et vers l'est le long de la rivière Assiniboine par le prolongement sud de la rue St. James. C'est ça, la localité de St. James dont je vais vous parler. Élections Canada me dit que la population de cette région en 2021 était de 5 214 électeurs.

En 2021, nous avons fêté le 100e anniversaire de la création de la municipalité de St. James. La limite est de cette municipalité était la rue St. James; ce n'était pas Portage et Main. La limite ouest a été repoussée au fil du temps jusqu'à ce qui est maintenant la route périphérique Ouest. Cette municipalité est devenue, finalement, la ville de St. James-Assiniboia.

Dans la structure politique actuelle de la ville de Winnipeg, ce secteur, délimité par la rue St. James à l'est et la route périphérique à l'ouest, fait partie de la zone couverte par le comité communautaire d'Assiniboia. Et, en fait, le district électoral de St. James comprend toute cette zone, à l'exception de Westwood. C'est ça, St. James.

Mais la localité de St. James dont je parle se trouve depuis bien trop longtemps dans une circonscription différente et elle a été séparée du reste de la collectivité de St. James-Assiniboia. Il n'y a absolument aucune raison valable à cela. Si vous utilisiez un seuil de tolérance supérieur à plus ou moins 5 %, vous pourriez corriger cette erreur historique que vos prédécesseurs ont faite, et que vous-même vous apprêtez encore à refaire.

Dans le préambule du rapport, lorsque vous parlez de la circonscription actuelle de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley, vous mentionnez que la population actuelle de cette circonscription est de 11,5 % inférieure à la moyenne provinciale pour ce processus de redécoupage. Alors, comment avez-vous résolu le problème? Eh bien, vous avez déplacé la limite jusque dans les régions rurales du Manitoba, ce qui n'a absolument aucun sens. Cartier, Saint-François-Xavier et certaines parties de la municipalité régionale de Portage la Prairie ne se trouvent pas dans la ville de Winnipeg. Headingley non plus d'ailleurs, mais Headingley a déjà eu un lien historique avec Winnipeg et avec la circonscription actuelle de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley.

Vous avez donc créé ce problème, élargi la circonscription maintenant mal nommée de Winnipeg-Ouest, jusque dans le Manitoba rural, alors que vous auriez pu résoudre une partie du problème hic et nunc en incluant la localité de St. James dans la nouvelle circonscription de Winnipeg-Ouest, et avec un bien meilleur nom que je vais vous proposer. Vous auriez probablement pu résoudre la moitié de votre problème de population si vous aviez été prêts à faire une entorse au seuil de tolérance de 5 % que vous aviez fixé, ce que vous avez fait, soit dit en passant, comme vous le savez, avec Churchill–Keewatinook Aski, et à juste titre; donc vous auriez pu faire encore mieux avec la circonscription dont il est question ici.

Ainsi, en ajoutant la localité de St. James à votre proposition de Winnipeg-Ouest, vous réuniriez, pour la première fois depuis de nombreuses années, la collectivité de St. James-Assiniboia dans une seule circonscription fédérale, et cela aurait du sens, car en ce moment, la localité de St. James au centre de Winnipeg est la partie oubliée de cette circonscription. On y voit rarement un député ou un candidat. Les députés qui se sont succédé ne l'ont même jamais mentionnée dans leurs bulletins parlementaires – je le sais parce que j'ai vérifié dans chacun des bulletins des 30 dernières années.

Je dois tout de même reconnaître que Pat Martin, lorsqu'il représentait le secteur, s'est rendu au moins une fois à St. James; en effet, il est allé à la légion de St. James pour les commémorations du jour du Souvenir. Mais ses deux successeurs n'y ont jamais mis les pieds. Nous sommes donc la partie oubliée de Winnipeg-Centre. Nous ne comptons pour rien. Mais la localité de St. James appartient à juste titre à votre projet de Winnipeg-Ouest; je vais quand même vous proposer de changer ce nom.

Donc, si vous ajoutez la localité de St. James, celle que j'ai définie, à Winnipeg-Ouest, puis réduisez ce que vous avez ajouté dans le Manitoba rural et ramenez cette limite plus près de la ville de Winnipeg, vous pourriez englober un territoire au sud de la rivière Assiniboine pour aider à compenser une partie de la différence de population, puis faire une entorse aux 5 % pour être réaliste et ne pas diviser les localités, parce que c'est pour ça qu'il est dit dans la Loi que le seuil de tolérance peut aller jusqu'à 25 %. Je suis sûr que demain vous entendrez des gens de Brandon se plaindre du transfert de Virden, qui était dans Brandon–Souris, dans Dauphin–Swan River–Neepawa. Si ce n'est pas là un changement insensé...

Mais quoi qu'il en soit, ici à Winnipeg, la circonscription que vous proposez d'appeler Winnipeg-Ouest devrait contenir toute la collectivité de St. James-Assiniboia, de la rue St. James à l'ouest au moins jusqu'à la route périphérique. De plus, le nom de la circonscription devrait être Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley; ainsi, ce serait un reflet fidèle de ce qu'est cette circonscription.

Les secteurs de Saint-François-Xavier et de Cartier et les parties de la municipalité régionale de Portage la Prairie n'appartiennent pas à ce qui devrait être une circonscription urbaine, et surtout pas à une circonscription qui se nommerait Winnipeg-Ouest. Ces municipalités régionales ne se trouvent pas dans la ville de Winnipeg; elles sont à l'ouest de Winnipeg. Il s'agit de municipalités autonomes, qui seraient plus à leur place dans Selkirk–Interlake–Eastman ou Portage–Lisgar, mais pas dans une circonscription appelée Winnipeg-Ouest.

En fait, vous savez, le nom de Winnipeg-Ouest, comme je vous l'ai dit, est une appellation trompeuse. Redonnez-lui le nom de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley, ajoutez la localité de St. James dans cette circonscription afin que la collectivité soit à nouveau réunie et que la localité ne se retrouve pas dans une circonscription à laquelle personne ne prête attention, dans Winnipeg-Centre, et avec laquelle elle n'a jamais eu de lien historique.

Donc vous voyez, pour résumer, mais je ne veux pas trop me répéter : mettez la localité de St. James, telle que je l'ai définie dans mon exposé, dans Winnipeg-Ouest ou Charleswood–St. James–Assiniboia, rapprochez de la ville de Winnipeg la limite que vous avez déplacée dans les régions rurales, gardez Headingley dans la circonscription, compensez au sud de l'Assiniboine si vous le souhaitez, oubliez les 5 % et utilisez le seuil de tolérance qui convient pour maintenir notre localité, ou plutôt pour réunir notre localité au reste du secteur historique de St. James-Assiniboia. C'est la solution que je privilégie.

Maintenant, si vous ne pouvez vous résoudre à faire ce changement et à apporter quelques petites corrections pour que cela fonctionne, alors que vous avez déjà abandonné votre principe des 5 % dans le cas de Churchill–Keewatinook Aski – et à juste titre, et comme je l'ai déjà laissé entendre vous pourriez probablement en faire beaucoup plus et ramener cette limite sud de Churchill–Keewatinook Aski encore plus au nord –, alors si vous ne pouvez vous résoudre à intégrer la localité de St. James à la partie ouest de Winnipeg, dans la circonscription que vous proposez d'appeler Winnipeg-Ouest, alors, pour l'amour du ciel, changez le nom de Winnipeg-Centre en Winnipeg-Centre–St. James pour que notre localité acquière ainsi un peu de visibilité. Qui sait, nous pourrions même attirer ainsi l'attention de nos députés...

Mais ce n'est pas la solution que je privilégie. Je veux que vous revoyiez votre copie, que vous redessiniez cette circonscription de l'ouest de Winnipeg (Winnipeg-Ouest) pour y inclure la localité de St. James et apporter toutes les autres modifications nécessaires pour réunir notre collectivité et rendre cette circonscription plus urbaine que rurale (parce qu'après tout, elle devrait être urbaine) et que vous lui redonniez le nom de Charleswood–St. James–Assiniboia–Headingley, qui donnerait une image plus juste des collectivités qui se trouvent dans cette circonscription fédérale urbaine.

Fin de mon exposé.

La présidente : Merci.

J. Eadie : Merci.

La présidente : Désolée si je me prononce mal votre nom; c'est...?

Vaibhav Varma : Ça va. C'est Vaibhav Varma.

La présidente : Vaibhav, Vaibhav. Merci. Vaibhav, Vaibhav.

V. Varma : Eh bien, merci à tous. Je voulais remercier la commission de me donner l'occasion de prendre la parole ici aujourd'hui. Ces audiences constituent une partie importante de notre démocratie et de notre processus démocratique, et je me sens très privilégié d'en faire partie et d'avoir l'occasion de représenter ma communauté et l'organisation que je représente.

Je me présente : je m'appelle Vaibhav Varma. Je suis ici au nom de l'Association conservatrice de Winnipeg-Sud, qui est l'association de circonscription officielle de Winnipeg-Sud pour le Parti conservateur. Je suis un étudiant de troisième année au baccalauréat avec spécialisation en sciences politiques et en histoire à l'Université du Manitoba.

Mais je ne suis pas seulement ici pour représenter l'Association conservatrice de Winnipeg-Sud; je suis aussi ici en tant que résident de cette circonscription. Je suis né à Winnipeg-Sud et j'y ai vécu toute ma vie. Ma mère est née et a grandi à Winnipeg-Sud également. J'ai donc une connaissance approfondie de cette circonscription, de ses limites et de ses diverses caractéristiques démographiques, ainsi que des projections de croissance qui y sont associées.

Nous savons tous qu'il s'agit de l'un des secteurs de notre ville, sinon le secteur, à la croissance la plus rapide; cela étant dit, j'ai d'importantes réserves concernant certaines des modifications proposées, en particulier

la limite nord de notre circonscription, et je suis ici pour parler de ces changements et proposer des suggestions et des arguments expliquant pourquoi certaines de ces limites ont été mal tracées.

Donc, comme je l'ai dit, l'Association conservatrice de Winnipeg-Sud représente le Parti conservateur dans cette circonscription et compte plus de 1 600 membres. Notre association de circonscription a pris en considération les trois principes directeurs qui guident l'établissement des limites : maintenir la parité électorale, tenir compte des projections de croissance, ne pas diviser les localités. Et mon exposé aujourd'hui s'articule autour de la crainte que les modifications des limites proposées pour Winnipeg-Sud ne brisent le troisième pilier (ne pas diviser les localités), parce que ce qui se passe, c'est qu'une localité est complètement coupée en deux de façon arbitraire.

Alors, je vais d'abord traiter des trois principaux changements apportés à Winnipeg-Sud. Premièrement, Whyte Ridge et Linden Ridge se retrouvent maintenant dans Winnipeg-Centre-Sud. Bridgwater Lakes et la moitié de Bridgwater Centre ont été transférés dans Winnipeg-Centre-Sud, la nouvelle limite étant la promenade Bison et une section de Saint-Vital Sud. Saint-Vital, au sud du boulevard Bishop Grandin et à l'est du chemin River jusqu'au chemin St. Mary's, se retrouve dans Saint-Boniface–Saint-Vital – [interjection] – Bridgwater Lakes et la moitié de Bridgwater Centre font maintenant partie de Winnipeg-Centre-Sud.

Donc, comme je l'ai dit, c'est évidemment l'un des secteurs les plus en croissance de la ville et il doit y avoir des changements dans cette circonscription prise dans son ensemble, mais ma principale préoccupation concerne Bridgwater et l'éclatement de cette collectivité que causent ces nouvelles limites.

Ainsi, la proposition de scission de Bridgwater, à notre avis et de l'avis de l'association, ne semble pas être la bonne chose à faire. Je vais vous expliquer comment les quartiers de Bridgwater, qui ont été pensés en fait comme un seul grand quartier majeur par les mêmes promoteurs, se composent de Bridgwater Forest, Bridgwater Trails, Bridgwater Lakes, et qu'ils se partagent un centre commercial et résidentiel connu sous le nom de Bridgwater Centre.

Et ces sous-quartiers, qui font partie des grands quartiers de Bridgwater, se partagent collectivement des routes principales, des sentiers pédestres, des terrains de jeux, des centres commerciaux, et il n'y a pas de distinction entre ces deux, entre ces quatre quartiers. Vous savez, et j'en sais quelque chose, les habitants sont tous clients des mêmes commerces dans ces secteurs. Ils vivent du côté sud du boulevard Bishop Grandin et du boulevard Kenaston. Ils forment pratiquement une collectivité autonome et ils sont très isolés de la ville.

Mais ce qui se passe, c'est que la nouvelle limite passe au beau milieu de Bridgwater Centre et place donc Bridgwater Lakes et la moitié nord de Bridgwater Centre dans Winnipeg-Centre-Sud au lieu de garder l'intégralité de Bridgwater dans Winnipeg-Sud.

Donc, ce que nous recommandons, c'est que Bridgwater, l'intégralité de Bridgwater reste ensemble et que la nouvelle limite, au lieu de passer sur la promenade Bison, soit déplacée vers le nord pour continuer à partir du boulevard Bishop Grandin. Et puis, dans le grand champ qui fait un kilomètre entre Whyte Ridge et Bridgwater, il y a des lignes électriques, ce qui fait qu'il n'y a pas de construction possible, et ce serait donc un bon endroit pour y mettre la limite; j'ai joint des cartes à la fin de mon mémoire.

Mais j'aimerais aussi parler, par exemple, de la division de Bridgwater Centre en deux parties. Par exemple, la majeure partie de Bridgwater Centre se compose d'immeubles en copropriété qui sont pareils, et en plaçant la limite sur la promenade Bison – les immeubles de la moitié nord de la promenade Bison sont exactement les mêmes et ont été construits en même temps et par le même promoteur que ceux qui sont au sud de la promenade Bison parce que tout ce secteur avait été conçu comme un grand quartier connu sous le nom de Bridgwater Centre. Mais maintenant, alors qu'ils ne sont qu'à environ 10 mètres les uns des autres, les habitants de ces deux ensembles d'immeubles en copropriété voteraient pour des candidats différents et seraient représentés par deux députés différents, malgré leur identité commune.

De plus, comme je l'ai dit, de nombreux résidents ne se rendent pas compte qu'ils viennent d'entrer dans une nouvelle zone de Bridgwater parce que ça a été conçu comme un grand lot, donc en les mettant dans deux circonscriptions différentes, cela causerait une énorme confusion parmi les résidents de ce secteur, et je pense que cela aurait des conséquences fâcheuses sur la représentation du secteur.

Et dans le même ordre d'idées : la nouvelle commission de délimitation transfère Whyte Ridge et Linden Ridge, qui faisaient à l'origine partie de Winnipeg-Sud, vers Winnipeg-Centre-Sud. Nous pensons que c'est une bonne idée, car Whyte Ridge et Linden Ridge ressemblent beaucoup à Lindenwoods, qui est déjà dans Winnipeg-Centre-Sud. Donc, cela permettrait de garder toute cette collectivité ensemble. Ça n'a aucun sens de garder ces deux localités dans Winnipeg-Sud.

Mais ce qui semble s'être produit, c'est que Bridgwater Lakes et la moitié nord de Bridgwater Centre ont été regroupées avec Whyte Ridge alors qu'elles n'ont aucune similitude avec cette dernière. Elles en sont séparées, comme je l'ai dit, par un immense champ sur lequel passent des lignes électriques, et elles n'ont rien en commun avec elle. Mais ce qui s'est passé, c'est qu'on les a balancées dans cet autre groupe.

Je reconnais, bien sûr, qu'il y a eu des changements démographiques majeurs dans ce secteur, mais cela ne justifie pas le fait que cette collectivité, les quartiers de Bridgwater, ait été en fait coupée en deux. On peut par exemple penser à des quartiers comme Sage Creek, River Heights, Tuxedo et River Park South : ils représentent tous des collectivités importantes, mais ils sont restés intacts. Je ne comprends pas pourquoi ce serait différent pour Bridgwater.

Et donc j'ai dessiné des cartes où j'ai indiqué tout le secteur de Bridgwater; il est ombré en bleu. Et, comme je l'ai dit, il comprend Bridgwater Forest, Bridgwater Lakes, Bridgwater Centre et Bridgwater Trails, et sert pratiquement de sous-communauté. C'est très « banlieue » et c'est très distinct du reste de cette ville, surtout au nord du boulevard Bishop Grandin et du boulevard Kenaston. Il ne ressemble ni à Fort Whyte, ni à Linden Ridge, et il ne devrait pas être inclus avec elles.

Nous pensons que, conformément aux trois principes directeurs de la commission, cette collectivité doit rester unie, comme indiqué dans le troisième pilier directeur du processus de redécoupage, et suggérons que la nouvelle limite, au lieu d'être la promenade Bison, soit déplacée vers le nord jusqu'aux lignes électriques entre Whyte Ridge et la moitié nord de Bridgwater Lakes. Ce serait immensément plus approprié et ne diviserait pas la collectivité – une collectivité qui est nouvelle, qui grandit, qui se développe, qui acquiert petit à petit un sentiment d'identité et de communauté. Il existe déjà plusieurs associations de quartier à Bridgwater, et elles représentent l'intégralité de Bridgwater.

L'un de problèmes que j'ai remarqués, en tant que résident, c'est qu'il y manque un sentiment de solidarité, et ce que ferait ce redécoupage, ce serait d'exacerber ce manque de mobilisation dans l'ensemble de la collectivité parce que les gens se sentiraient encore plus isolés qu'à l'heure actuelle s'ils étaient répartis dans deux circonscriptions différentes. Donc, au lieu de diviser cette collectivité, je crois qu'il faut garder l'intégralité de Bridgwater dans la même circonscription afin qu'elle puisse acquérir ce sentiment de camaraderie et d'unité et continuer de se développer et de faire partie de Winnipeg-Sud et du reste de la moitié sud de Winnipeg.

Donc, en terminant, nos recommandations seraient de garder Bridgwater ensemble; dans l'état actuel des choses, Bridgwater est divisée et cela enfreint le troisième principe directeur de la commission pour le Manitoba.

Je voudrais donc, encore une fois, remercier la commission de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole ici aujourd'hui, ainsi que tous les commissaires pour leur excellent travail. Je comprends que ce n'est pas une tâche facile que vous avez, et je vous suis reconnaissant d'avoir organisé une consultation publique avec les résidents parce que ceux d'entre nous qui vivent dans ces localités, qui ont grandi dans ces localités, sont les mieux placés pour savoir à quoi devraient ressembler ces limites et comment garder ces quartiers ensemble.

Alors merci beaucoup et merci de m'avoir permis de prendre la parole ici aujourd'hui.

La présidente : Merci.

Le suivant sur la liste, James Bezan.

James Bezan : Bonjour – ou plutôt, bonsoir. C'est vraiment un plaisir pour moi de pouvoir me joindre à vous en tant que député de Selkirk–Interlake–Eastman pour parler principalement des changements qui sont proposés pour cette circonscription.

Mais avant tout, je tiens à féliciter la commission. Je suis conscient de tout le travail qui est requis pour essayer de comprendre comment procéder au redécoupage. Je crois fermement à la représentation selon la population et

je pense que nous, les élus, nous voulons nous assurer que nous avons tous une voix égale pour représenter les citoyens qui nous ont élus à la Chambre des communes du Canada.

J'approuve entièrement le principe directeur qui vise à essayer de maintenir dans la même circonscription, du mieux que possible, les localités qui sont déjà liées entre elles, en tenant compte, vous savez, des routes commerciales naturelles, de la convivialité et de la façon dont les différentes localités et municipalités interagissent. J'encourage la commission à veiller, dans la mesure du possible, dans les régions rurales du Manitoba, à ce qu'une municipalité ne se retrouve pas divisée entre plusieurs circonscriptions.

Parce que lorsqu'on commence à diviser une municipalité entre plusieurs députés, même s'ils sont du même parti politique, elle se livre alors parfois à de la surenchère entre les députés. Alors, d'après moi, il est louable, dans la mesure du possible, de garder l'entièreté d'une municipalité à l'intérieur d'une seule circonscription.

Je voudrais juste dire : d'après les commentaires qui ont déjà été faits, bon, vous avez le texte de mon exposé et je ne vais pas entrer dans le détail à ce sujet, même si je vais aborder certains des points saillants mais, vous savez, je voudrais réitérer que nous devons distinguer les zones rurales des zones urbaines. Il faut savoir que ceux d'entre nous qui représentent des circonscriptions rurales ont des problèmes logistiques à surmonter.

Je comprends que la circonscription de Churchill, Churchill–Keewatinook Aski, représente 76 % de la superficie du Manitoba et je sais que vous essayez d'en augmenter la population et qu'il y a des problèmes avec cette circonscription puisque sa population continue à décliner, comme cela est attesté depuis 30 ans. Nous devons tenir compte du fait que bon nombre de ces collectivités ne sont accessibles que par avion. Il est très difficile pour la députée de là-haut, Niki Ashton, de se rendre dans toutes les localités de sa circonscription.

M. Eadie a fait un commentaire sur, vous savez, le fait de ne pas voir son député sur le terrain, ici même à Winnipeg. Mais c'est encore plus difficile dans les régions rurales. Vous savez, la fin de semaine passée, j'ai travaillé le samedi et le dimanche; eh bien, j'ai parcouru plus de 500 kilomètres pour me rendre à des événements de quartier et rencontrer des électeurs de la circonscription; et ce n'était que deux jours de travail, 500 kilomètres, vous vous rendez compte.

Si vous n'arrivez pas à convaincre votre député de faire cinq kilomètres pour assister à vos cérémonies du jour du Souvenir à Winnipeg, là, c'est une autre paire de manches. C'est un problème différent dont vous devez discuter avec votre député.

Considérez le problème des cérémonies du jour du Souvenir dans les zones rurales : elles commencent toutes en même temps, c'est-à-dire à la 11e heure du 11e jour du 11e mois. Au cours de mes 18 années de service, même si j'ai fait le jour du Souvenir chaque année, je n'ai pu me « dédoubler », c'est-à-dire me rendre dans deux collectivités pour assister à la cérémonie, que deux fois, et ce, à plus de 10 ans d'écart. C'est vous dire.

Je dirais simplement que dans mes observations, comme je l'ai noté, j'ai remis en question le bien-fondé du retrait de 80 personnes de la municipalité régionale de Portage la Prairie pour les ajouter à la nouvelle circonscription de Winnipeg-Ouest. Pour moi, cela n'a encore aucun sens. Il faut essayer de maintenir l'unité des municipalités.

Je dirais aussi que la municipalité rurale de Woodlands – bon, là, j'ai fait une erreur. J'ai écrit qu'elle faisait partie du district de planification de South Interlake. Ce n'est pas le cas. Mais je dirai simplement ceci : elle a beaucoup plus en commun avec les municipalités et les collectivités de l'Interlake qu'avec les autres municipalités de la circonscription de Portage–Lisgar. Mettre Woodlands dans Portage–Lisgar, encore une fois, je suis d'avis que cela ne tient pas compte de l'interdépendance des collectivités ainsi que des routes commerciales traditionnelles et de l'économie et du comportement industriel de cette municipalité.

Elle a beaucoup en commun avec la ville de Stonewall, comme je l'ai déjà souligné, dans la municipalité régionale de Rockwood, mais elle a aussi beaucoup de liens avec la municipalité rurale de Saint-Laurent. On peut par exemple penser à la plage Twin Lakes, qu'elle aménage en collaboration avec Saint-Laurent. Les problèmes associés au lac Manitoba (les inondations que nous avons connues dans le passé, ainsi que les sécheresses dans l'Interlake) ont un impact sur Woodlands, tout comme sur Saint-Laurent, Rockwood, Armstrong et toutes les autres municipalités de l'Interlake.

J'accepte le fait que nous avons Provencher, qui est la circonscription dont la croissance est la plus rapide au Manitoba, avec Winnipeg-Sud, et qu'il faut tenir compte de la croissance rapide de la population dans cette région. Et donc ajouter la municipalité régionale de Whitemouth à Selkirk–Interlake–Eastman, comme on a ajouté il y a 10 ans Lac du Bonnet et Pinawa : oui, j'accepte le fait qu'il faut ajouter des populations dans la circonscription. Mais je voudrais encore une fois souligner trois points que j'ai soulevés, à savoir, d'abord conserver la municipalité rurale de Woodlands dans la circonscription de Selkirk–Interlake–Eastman, ce qui ramènerait à peu près 3 800 citoyens; ensuite, que la circonscription de Portage–Lisgar garde l'ensemble de la municipalité régionale de Portage la Prairie – ça touche 80 personnes – pour équilibrer les choses et veiller à ce que la croissance dans Selkirk–Interlake–Eastman ne soit pas trop entravée à l'avenir; enfin, que la municipalité rurale de Rosser, comme l'a déjà suggéré M. Fletcher, soit éventuellement ajoutée à la nouvelle circonscription de Winnipeg-Ouest.

J'ai l'honneur de représenter la municipalité rurale de Rosser depuis 18 ans. C'est une municipalité fantastique, et cela me fend donc le cœur de m'entendre vous proposer de la mettre dans une autre circonscription. Mais Rosser a beaucoup en commun avec Winnipeg : elle fait partie de la région métropolitaine de la capitale; elle fait partie de CentrePort; une partie de l'aéroport international de Winnipeg se trouve dans la municipalité rurale de Rosser. Il y a donc déjà beaucoup de liens entre cette municipalité rurale et la ville de Winnipeg. Ainsi, si vous apportez ces petites corrections, je crois que vous resterez quand même, comme je l'explique dans mon mémoire, pour les trois circonscriptions de Portage–Lisgar, Selkirk–Interlake–Eastman et la nouvelle Winnipeg-Ouest, dans la fourchette souhaitée de plus ou moins 5 % de la moyenne provinciale.

J'ajouterais que j'en ai parlé avec les deux députés, Marty Morantz et Candice Bergen, et qu'ils sont d'accord avec ces suggestions.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas; j'y répondrai avec plaisir.

Lori Schellekens : Bonsoir. Je n'avais pas prévu d'en faire un texte écrit, mais je vous le ferai parvenir. Je m'excuse pour cela.

La présidente : Pas de problème. Comme je l'ai dit, les audiences sont enregistrées et une transcription en sera faite.

L. Schellekens : D'accord, merci.

Merci, Mesdames et Messieurs, de m'avoir invitée à prendre la parole devant vous aujourd'hui.

Si vous regardez l'Interlake, vous verrez que nous sommes dans sa partie ouest. Nous sommes la porte d'entrée – excusez-moi – de l'Interlake si vous montez à Thompson. Les moteurs économiques sont différents dans l'Interlake, de l'Interlake à Portage–Lisgar. Dans l'Interlake, nous avons des exploitations de pêche – désolée, je suis la préfète de la municipalité rurale de Woodlands; j'aurais dû commencer par me présenter.

Nous avons donc des exploitations de pêche, laitières, bovines, porcines, ainsi que des cultures céréalières. Ce sont nos produits de base, alors que Portage–Lisgar est plutôt un producteur horticole, de légumes, de fruits, avec des serres et quelques cultures céréalières aussi.

L'Interlake existe depuis plus de 100 ans. Cela fait beaucoup d'histoire et de liens communautaires forts.

Nous faisons également partie du caucus de l'Interlake, qui est composé de maires et de préfets d'au moins 14 municipalités régionales. Il s'agit d'un groupe qui trouve des solutions aux problèmes des résidents de l'Interlake et partage son vaste savoir, et nous pouvons également soumettre pour résolution à l'AMM des problèmes propres à l'Interlake.

Un grand nombre des projets régionaux sur lesquels nous travaillons se font en concertation avec les municipalités rurales de Saint-Laurent, d'Armstrong et de Fisher, ainsi que les villes de Teulon et de Stonewall.

Nous partageons beaucoup de services aux résidents, qui y accèdent principalement à l'est. Exemple : le foyer de soins personnels à Stonewall, et il y a un nouveau foyer régional de soins personnels qui est dans les tuyaux – enfin, en gestation.

Une station d'épuration à Stonewall approvisionne en eau potable la ville de Warren, dans la municipalité rurale de Woodlands. Nous nous partageons la camionnette de l'aide sociale et la fourgonnette de Teulon pour personnes handicapées. Les médecins, les services de diagnostic et les services hospitaliers se trouvent à Stonewall et à Selkirk, et nous partageons également un agent des règlements municipaux avec Stonewall.

Une grande partie de nos projets et services sont axés sur l'utilisation des choses qui se trouvent dans l'est, et certaines personnes vont parfois à Portage si elles habitent dans le coin nord-ouest de la municipalité rurale.

La population qui vit ici, si elle travaille, elle peut travailler dans la municipalité rurale ou dans les villes voisines à l'est, c'est-à-dire Stonewall, Selkirk et Winnipeg. La municipalité rurale de Woodlands est en croissance, mais d'après les estimations du recensement de 2002, sa population était de 3 515 habitants; en 2007, on en prévoyait 3 656; en 2012, 3 547; en 2021, on comptait 3 045 personnes; et à ce jour, nous en sommes à 3 521. Donc en 20 ans, nous n'avons vraiment gagné que 200, ou plutôt 121 personnes en 20 ans.

Ma question serait donc la suivante : étant donné que nous ne croissons vraiment pas rapidement, l'augmentation de Portage–Lisgar pourrait-elle provenir du côté ouest, en tenant compte de McGregor, Pilot Mound, Crystal City ou Rosser?

Comme James vous l'a dit, nous partageons la plage Twin Lakes avec Saint-Laurent, nous entretenons donc des liens étroits avec elle. Nous sommes soudés, en période de vaches grasses comme de vaches maigres. On ne se demande pas s'il y aura une inondation, mais plutôt quand elle arrivera.

Le député fédéral et les députés provinciaux connaissent et ont vécu certains des pires moments de l'Interlake causés par les inondations. Le fait d'avoir des dirigeants qui comprennent ce problème permet d'obtenir de l'aide plus rapidement, car nous n'avons pas à tout réexpliquer à chaque fois.

Je comprends qu'il faille modifier les limites. J'espère que les résidents pourront s'en tirer – que le changement de – désolé, de limites [inaudible] viendra d'ailleurs.

Nous sommes fiers de nous appeler les gens de l'Interlake.

La présidente : Merci.

L. Schellekens : Et je vous ferai parvenir une copie de mes notes.

La présidente : Merci.

Haojun Li? Je suis désolée, je suis sûre que j'ai écorché votre nom. Pouvez-vous me dire comment le prononcer?

Haojun Li : Mesdames et Messieurs, je m'appelle Haojun Li. Il se trouve que j'habite en bordure de la nouvelle circonscription proposée de Winnipeg-Sud. Je vois la promenade Bison depuis ma cour arrière. Et, pardonnez-moi, mais je n'ai jamais pris la parole à ce genre d'occasion, alors peut-être que, bon, je n'ai pas très bonne apparence; je ne porte pas de costume, contrairement à beaucoup de gens.

La présidente : Ce n'est absolument pas un problème.

H. Li : Bon. Et – qu'est-ce que je vais dire – donc, ce que Vaibhav vient de dire recoupe à peu près ce que je vais dire. Mais je voudrais le dire d'un point de vue différent.

Je suis arrivé dans ce pays il y a environ un mois, ou plutôt il y a environ un an et un mois. Et je n'étudie pas la politique, je n'ai aucune affiliation à un parti. J'ai une opinion politique, comme tout le monde. Donc je voulais, vous savez, vous donner le point de vue d'une personne ordinaire.

Donc, j'habite – je viens de dire où j'habite, alors, quand j'ai regardé cette nouvelle proposition de carte, la division de Bridgwater m'a laissé très perplexe. Bridgwater, dans son ensemble, est une toute nouvelle collectivité. Les maisons sont – la plupart d'entre elles ont été construites au cours de la dernière décennie. Et il y a encore beaucoup de chantiers en cours.

Et, en même temps, les personnes qui emménagent dans ces collectivités sont souvent des immigrants récents, ou des étudiants comme moi, donc nous sommes solidaires à Bridgwater parce que nous sommes nouveaux dans ce pays. Nous nous sommes trouvés; nous avons des liens profonds les uns avec les autres.

Et donc, comme la commission vient de le dire, on veut garder la collectivité unie, alors je ne pense pas que ce soit une bonne idée de scinder la collectivité de Bridgwater, parce que je connais beaucoup de gens qui vivent de l'autre côté de la promenade Bison, de l'autre côté du boulevard Kenaston; nous sommes toujours ensemble. Nous nous invitons réciproquement à souper. Quand nous, enfin, quand quelqu'un a besoin d'une gardienne, je peux garder les enfants. Quand j'ai faim, je vais chez eux pour souper. Vous voyez donc que nous formons une grande famille.

Donc je... cette nouvelle carte a l'air un peu bizarre. Je ne sais pas pourquoi vous avez décidé de procéder de cette façon. Et je comprends que la population croît rapidement à Winnipeg-Sud. C'est une nouvelle collectivité, de nouvelles maisons sont en construction, vous voulez donc suivre la tendance démographique en cours.

Mais, comme je le disais, de nombreux nouveaux résidents de Winnipeg-Sud sont des étudiants étrangers parce qu'il y a là l'Université du Manitoba, et aussi de nouveaux immigrants qui n'ont pas encore le droit de vote; beaucoup d'entre eux n'ont pas du tout l'intention d'obtenir la citoyenneté canadienne, pour diverses raisons. Par exemple, je peux vous dire que de nombreux nouveaux immigrants chinois n'ont pas l'intention d'obtenir la citoyenneté canadienne parce que la Chine n'autorise pas la double nationalité et que de nombreux Chinois souhaitent conserver leur nationalité chinoise.

Donc, si nous adoptons cette carte, je pense qu'on aura là la plus faible proportion de personnes ayant qualité d'électeur dans les provinces des Prairies. C'est mon opinion et je ne pense donc pas que ce soit un bon exemple de représentation démocratique.

Et – je n'ai rien mis par écrit, alors vous n'avez pas le texte de mon exposé, donc je pense que j'ai dit ce que j'avais à dire, et pour terminer je veux remercier la commission. Je suis très reconnaissant et je me sens très privilégié de pouvoir participer à ce processus démocratique, ce qui ne serait pas possible dans mon pays d'origine.

Merci beaucoup.

La présidente : Merci.

Intervention de la salle : J'aimerais retirer mon intention de faire un exposé à cette audience.

La présidente : Et Terry Duguid? Il n'est pas là? Bon.

Nous avons donc entendu tous les intervenants. Mais je me demande s'il y a des observateurs ici ce soir qui n'ont pas eu l'occasion de prendre la parole et qui veulent dire quelque chose. Ou s'il y a quelqu'un qui estime qu'en une minute ou deux, il peut dire ce qu'il n'a pas eu l'occasion de dire, mais là c'est comme un droit de réponse au tribunal : il faut que ce soit à propos de quelque chose de nouveau et il faut que ce soit bref.

Non? Bon.

Au nom de la commission, je voudrais – [interjection] – oui, allez-y.

M. Paul Thomas : C'est la quatrième fois que je fais ce travail de commissaire. Nous n'attirons jamais les foules, mais chaque fois nous avons appris quelque chose. Vous prenez trois personnes ayant un bon bagage en sciences politiques ou en justice, vous leur demandez de se pencher sur une province qui a une vaste superficie, qui est très diversifiée en termes d'économies régionales, qui présente toutes sortes de différences sociologiques, et vous leur demandez de tracer une ligne sur une carte et de trouver un équilibre entre une série de facteurs. Elles ne vont évidemment pas réussir du premier coup ni après quatre essais, comme moi.

Donc, je sais que j'ai entendu des choses ce soir que je n'avais pas pleinement appréciées, et c'est ça l'intérêt de ces audiences, et c'est ça l'intérêt des mémoires. Et nous avons innové cette fois-ci. Nous avons mis les mémoires en ligne pour que les autres parties intéressées (députés, responsables des collectivités locales, représentants des associations de parti, citoyens ordinaires) puissent voir comment d'autres personnes tentent d'influencer la réflexion de la commission. Je pense que c'est une étape supplémentaire précieuse, et je pense que cela a généré des commentaires intéressants que nous n'aurions pas eus sinon.

Donc, je tiens à remercier les personnes qui se présentent à ces audiences. Vous savez, une personne sage a dit un jour qu'elle avait baissé les bras lorsqu'elle s'était rendu compte que la démocratie lui prendrait trop de lundis soirs; nous ne sommes pas un lundi soir, mais il faut quand même de la volonté, du temps et des ressources pour penser à ces choses. Et c'est compliqué.

Et donc je voulais juste dire qu'en tant que vétéran de tout cela, je suis très reconnaissant. J'apprends toujours quelque chose parce qu'on ne peut pas tout savoir sur les différentes collectivités. J'ai entendu ce soir des arguments qui étaient, je dois dire, très convaincants; je n'en dirai pas plus.

Donc, je voulais juste vous remercier.

Mme Kelly Saunders : Oui, je vais simplement faire écho à ce que mes collègues ont dit.

En tant que professeure de sciences politiques, cela me fait chaud au cœur de voir que vous vous êtes déplacés et que vous avez consacré du temps et de l'énergie à réfléchir à ces questions, des questions cruciales. C'est ça la démocratie. Donc, merci beaucoup pour le temps et l'énergie que vous y avez consacrés. Et, comme mes collègues l'ont dit, vous nous avez donné matière à réflexion.

Soyez donc assurés que nous vous avons écoutés très attentivement et que nous tiendrons certainement compte, dans la mesure du possible, de bon nombre de vos commentaires et réserves ce soir.

Alors merci. [interjection]

La présidente : Qui êtes-vous, Monsieur? Bob Foster? D'accord, mais venez au micro, Monsieur, parce que nous enregistrons.

Robert Foster : Oui, je m'appelle Foster. Et j'apprécie [inaudible] Tout ce que je voulais faire, c'était de [inaudible] collectivité [inaudible].

Merci.

La présidente : Merci.

Alors, je vais juste... oui?

Lorna Broadfoot : Puis-je prendre la parole aussi? Bonsoir, je m'appelle Lorna Broadfoot. Je suis la sous-préfète de la municipalité rurale de Woodlands, et je veux vraiment que vous prêtiez attention à la distinction entre les zones rurales et les zones urbaines lorsque vous délibérerez de tout cela, s'il vous plaît. Nous sommes en zone rurale, au cas où vous ne le sauriez pas.

La présidente : C'est tout?

D'accord, merci à tous.

Je tiens également à remercier chacune et chacun d'entre vous de vous être exprimé d'une manière aussi claire et d'avoir pris le temps de venir ici aujourd'hui pour nous faire part de votre point de vue. Je partage l'opinion de mes collègues selon laquelle oui, effectivement, nous vous avons entendus, et il y a des choses que vous nous avez dites ce soir que nous n'avions pas prises en considération auparavant dans nos délibérations. Nous prenons au sérieux tout ce que vous nous avez dit, et nous en tiendrons compte dans la suite de nos travaux, après avoir entendu tous les exposés à ce sujet.

Alors, merci infiniment encore une fois.

Fin de l'audience.